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Il peut être libre ou blanc, brisé ou rapporté, ou même saturnien

Publié par Michel Morvan le

Il peut être libre ou blanc, brisé ou rapporté, ou même saturnien, mais rien ni personne ne peut le définir !

Il s’agit du vers ! Celui dont sont faits les poèmes. On le connaît bien, on le reconnaît même, et on est à l’aise avec l’alexandrin ou avec l’octosyllabe, mais malgré tout il n'existe pas de propriété intrinsèque qui permette de distinguer, infailliblement et pour toutes les cultures, le vers du « non-vers » !

Le vers libre par exemple, n’a pas de structure régulière ; le vers blanc est un vers dont la métrique est régulière, mais pas la rime. Le vers saturnien est la forme la plus ancienne de vers de la poésie latine. D’autres sont plus complexes : les vers rapportés sont des vers dont des éléments, outre leurs rapports « horizontaux » ordinaires, en entretiennent d’autres, « verticaux », avec leurs correspondants du vers précédent ou du vers suivant. Des vers brisés enfin sont des vers qui cachent un texte. Pour découvrir le sens caché de ces vers, il faut diviser le poème en deux colonnes, et lire d'abord la colonne de gauche puis la colonne de droite. Voici par exemple un poème de la Résistance, à double lecture :

Aimons et admirons                           le chancelier Hitler !

L'Éternelle Angleterre                         est indigne de vivre.

Maudissons, écrasons                       le peuple d'outremer

Le nazi sur la terre                              sera seul à survivre.

Soyons donc le soutien                      du führer allemand

Des boys navigateurs                         finira l'odyssée

À eux seuls appartient                        un juste châtiment

La palme du vainqueur                       attend la croix gammée.

Dans son recueil Terre nouvelle, Anne Reyjal, poète lyrique contemporaine, en fait un merveilleux usage ! De la cité ancienne à la ville contemporaine, de la moiteur tropicale à l’aridité de la lande, de son cœur à celui de l’autre, sa poésie sensible explore les lieux et les êtres avec une sensualité délicate. Le sel marin rejoint celui des larmes et l’amertume, la douceur, pour un envoûtant tournoiement du désir et de la nostalgie. Les doigts du poète nous caressent comme sa plume a glissé sur la feuille, et nous voilà émus par ce privilège : parcourir avec elle cette Terre nouvelle.


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